Semaines de cours à rallonge, stress, pression, repas pris sur le pouce, révisions nocturnes, apprentissage tout azimut…. en classe prépa, le rythme est éreintant. Votre corps, et votre cerveau, sont mis à rude épreuve. Comment les préserver pour tenir le coup toute l’année, et surtout, profiter au maximum de leurs capacités pour réussir votre année scolaire sans angoisse? La base – certains étudiants ont trop tendance à l’oublier – est d’avoir une bonne hygiène de vie, c’est-à-dire un ensemble d’habitudes positives quotidiennes pour conserver un équilibre physique et mental.
Principe n°1: le sommeil renforce l’apprentissage
Un cerveau reposé est un cerveau qui fonctionne au maximum de son potentiel. Bien dormir aide cet organe à engranger de nouvelles informations, puis consolider la mémoire de ces apprentissages, en réactivant et en renforçant les réseaux neuronaux sollicités durant le jour. En manque de sommeil, votre cerveau retiendra moins bien les leçons de la journée et vous aurez du mal à rester concentré. Même en cas de gros examen à venir, passez vos nuits à réviser est donc contre-productif. Faire des nuits de sommeil d’au moins 7 à 8 heures est autant important que de re-travailler vos cours. Longtemps mal vue, la sieste est aussi incontournable: elle permet d’ancrer dans la mémoire les apprentissages du matin, tout en facilitant ceux de l’après-midi. Dix à quinze minutes suffisent. Même sans endormissement, le cerveau “pensant” mis ainsi au repos reprend des forces.
Principe n°2 : l’exercice physique favorise la cognition
Arguant du manque de temps, la plupart des étudiants de classe prépa omettent de faire régulièrement du sport. Quelle erreur! Il est prouvé scientifiquement que l’exercice physique optimise les capacités de mémorisation, de concentration, de raisonnement, de prise de décision, renforce la bonne humeur et diminue le stress. En somme, faire plus de sport permet d’avoir de meilleures performances scolaires.
Pour une étude américaine, des chercheurs ont ainsi demandé à un groupe d’étudiants de mémoriser 90 photos. Ces derniers étaient ensuite séparés en deux sous-groupes. L’un pratiquait un exercice de musculation des jambes, l’autre restait assis. Deux jours après leur mémoire été testée: la mémorisation du groupe « activité musculaire » était significativement plus élevée que l’autre.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande ainsi de pratiquer au moins deux heures et demi de sport par semaine. Et quand on dit sport, on parle d’activités physiques relativement intenses: football, tennis, running, boxe, natation, ping pong, danse, etc. Et au quotidien, on marche dès que l’on peut, au moins 30 minutes par jour.
Principe n°3 : la nutrition joue son rôle.
Fini les repas pris sur le pouce, la junk food, ou les plats préparés industriels tous les soirs… Avoir une alimentation équilibrée est nécessaire au bon fonctionnement du cerveau pour l’apprentissage et la mémoire.
D’une façon générale, les aliments bons pour le cœur et les vaisseaux sanguins sont bons pour booster le cerveau et améliorer ses performances scolaires. Selon le médecin nutritionniste Jean-Michel Lecerf, ces dix aliments sont à privilégier: sardine/hareng, chocolat noir, épinards, orange, oeuf, yaourt, viande rouge, lentilles, huile d’olive, noix/amandes/noisettes.
Principe n°4 : le stress empêche l’apprentissage
Loin d’être anodin, l’état de santé psychologique des individus, et notamment le stress et l’anxiété, ont un impact fort sur les fonctions cognitives. En excès, ce sont de vraies barrières à l’apprentissage. Savoir les réguler permet de préserver le fonctionnement du cerveau.
Pour réguler son stress, faire de l’exercice physique, des séances de relaxation et de recadrage de la pensée sont des pratiques particulièrement efficaces. Le recadrage de la pensée consiste à adopter un autre point de vue – positif – sur une situation. En effet, nos croyances guident nos actes. Concrètement, il s’agit de prendre l’habitude de ne pas voir la vie en noir ou blanc: chaque expérience apporte du positif, même un échec. Prenez un peu de temps tous les jours pour partir à la recherche de ce positif.
La classe prépa et la grande école ne sont pas des fins en soi: ce n’est pas parce que vous faites des études exigeantes que vous devez tirer un trait sur toute vie sociale: entretenir des relations avec sa famille et ses amis, rire, faire des découvertes, se sentir aimé, sont des pré-requis indispensables pour être plus efficaces dans vos études. Bref, soufflez!
Principe n°5 : bien s’hydrater
Notre cerveau est composé à 80% d’eau… Il ne peut donc fonctionner correctement s’il en est privé. En cas de manque d’eau, les capacités de raisonnement et de mémoire sont diminuées, la concentration baisse, la fatigue émerge, puis la nervosité et l’anxiété, et au final, le sommeil est de mauvaise qualité.
Pour éviter cette réaction en chaîne négative, on boit un grand verre d’eau toutes les deux heures, au minimum. Et on n’ attend pas d’avoir soif pour s’hydrater!
Principe n°6 : le cadre joue un rôle central
Avoir une bonne hygiène de vie, c’est aussi prendre soin de son cadre de travail. Selon les recherches en neurosciences, il est ainsi recommandé :
- d’apprendre au calme pour favoriser la concentration,
- de s’exposer au maximum à la lumière du jour, notamment lorsqu’on travaille, car celle-ci serait aussi importante que l’hygiène alimentaire, selon le chercheur français Claude Gonfrier.
- de limiter son exposition à la lumière bleue (écrans d’ordinateur, de téléphone, de télévision…), qui retarde l’endormissement et perturbe le sommeil, au moins une heure avant le coucher.
- d’écouter de la musique durant les périodes de repos
Ces six principes de base reviennent à prendre soin de soi. Loin d’être anodins, les appliquer à son quotidien permet de renforcer significativement les capacités de son cerveau. Bien sûr, les écarts sont possibles à l’occasion. L’important est de persévérer sur la durée!